opium

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Yângâ tî Farânzi[Sepe]

Pandôo [Sepe]

Opium coulant sur des capsules de pavot somnifère. (sens 1)

opium \ɔ.pjɔm\ linô kôlï

  1. bângi
    • L’opium absorbe toutes les forces humaines, il les rassemble sur un point, il les prend, les carre ou les cube, les porte à je ne sais quelle puissance, et donne à l’être entier toute une création dans le vide. Il fait rendre à chaque sens sa plus grande somme de volupté, l’irrite, le fatigue, l’use ; aussi l’opium est-il une mort calculée.— (Honoré de BalzacVoyage de Paris à Java , 1832, réédition Gallimard, collection Folio, lêmbëtï 39)
    • Comme tous les grands voluptueux, il est amoureux de l’impossible ; il voudrait s’élancer, dans les régions idéales, à la recherche de la beauté sans défaut ; l’ivresse ne lui suffit pas, il lui faut l’extase ; à l’aide de l’opium, il tâche de dénouer les liens qui enchaînent l’âme au corps ; il demande à l’hallucination ce que la réalité lui refuse. — (Théophile Gautier, « La Péri » na 1845, dans Théâtre. Mystère. Comédies et ballets , G. Charpentier, 1882, lêmbëtï 295)
    • Pour préparer sa pipe, le fumeur saisit quelques gouttes d’opium liquide ou plutôt sirupeux au bout d’une aiguille qu’il roule ensuite au-dessus de la flamme de sa petite lampe jusqu'à ce que l’opium ait pris une consistance molle de la grosseur d’un pois. Il l’enfonce alors dans un petit trou percé au centre du fourneau de la pipe, aspire trois ou quatre fois, baisse doucement les paupières pour concentrer son bonheur... et c’est tout. — (Camille Paris, Voyage d’exploration de Hué en Cochinchine , E. Leroux, 1889, lêmbëtï 20)
    • Il [Pierre Carle Édouard Potain] est un des très rares médecins qui aient su administrer la digitale et la quinine, de même que l’Anglais Sydenham fut presque le seul à savoir jouer de son opium. — (Léon DaudetSouvenirs littéraires – Devant la douleur , Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, lêmbëtï 131)
    • « Sydenham connaissait l’opium, profondément inconnu, et comme déchaîné depuis sa mort. J’enrage de voir tourner au mal, faute d’un maître cuisinier, une aussi merveilleuse puissance, un pareil ennemi de la douleur ». Son avis était que l’opium, engourdissant toute souffrance, physique ou morale, fait pencher d’abord l’esprit vers la joie — d’où l’euphorie au début de l’intoxication — puis, à la longue, engourdit la joie à son tour et amène en nous les ténèbres. Il fallait donc, non se passer de lui, mais en quelque sorte le domestiquer, l’humaniser : « C’est ce qu’avait compris Sydenham. C’est ce qu’il n’a pas complètement réalisé, car le laudanum n’est qu’un commencement d’apprivoisement de l’opium ». — (Léon DaudetSouvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux , Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, lêmbëtï 315)
    • — As-tu de nouveaux ennuis ? Qu’est-ce que tu veux, si tu ne peux pas te passer de drogue, prends-en. Fume un peu, ça te calmera.
      — J’ai horreur de l’opium, la drogue des concierges.
      — (Pierre Drieu La RochelleLe Feu follet (1931) )
    • Quand les temps sont durs et que la souffrance risque de dépasser ses forces de résistance, le paysan ira rendre visite au génie protecteur du village, petit monstre hilare ou grimaçant et barbouillera prudemment ses lèvres gourmandes des restes d’un pot d’opium ? […]. — (Albert GervaisÆsculape dans la Chine en révolte , Gallimard, 1953, lêmbëtï 20)
    • En songeant que le liquide s'était éventé, bien qu'enfermé dans une boîte métallique, il fut ressaisi par le doute qui le tenaillait : quarante ans et des broquilles s'étaient écoulés depuis qu'on avait transformé l’opium de l'Empire des Indes en morphine dans les labos de Sa Gracieuse Majesté. — (Thierry Marignac, Morphine Monojet: ou Les fils perdus , Éditions du Rocher, 2016)

Âlïndïpa[Sepe]